Ma vision du BDSM

BDSM : pas une déviance, un style de vie.

Quand on entend « BDSM » et « Sadomasochisme », si l’on ne connaît pas ou ne pratique pas cela peut faire peur. L’image est assez sombre et caricaturée, on s’imagine des gens « bizarres » tout de latex vêtus, aimant avoir mal ou faire mal. Pour les profanes, la pratique peut sembler obscure et l’on peut d’ailleurs entendre leurs interrogations « est-ce une maladie ? », « ce n’est pas illégal ? ». Questions qui peuvent paraître absurdes quand on connaît un minimum le milieu.
Il est donc temps d’éclaircir les choses et de faire le point sur les idées reçues.

Le BDSM est l’acronyme de « Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sadomasochisme ».
Dans une relation Domination/soumission, qu’elle soit suivie ou non, tous les participants sont consentants. C’est une relation basée sur le respect et la confiance.
Oui les masochistes ressentent du plaisir dans la douleur. Ce qu’il faut retenir c’est qu’ils aiment ça. Tout est donc une question de plaisir et non de souffrance.

Le BDSM n’a rien à voir avec les violences conjugales, les violences faites aux femmes et la violence tout court. C’est une question de fantasme uniquement. Il y en a qui ont le fantasme du viol, qu’on retrouve chez de nombreuses femmes. Ces femmes ne veulent pas être violées dans la vraie vie. C’est une mise en scène, un fantasme peu avouable. Le BDSM n’est pas un prétexte pour violer ou assouvir des accès de violence. On ne le répétera jamais assez mais les Maîtres mots dans le BDSM sont confiance, respect et consentement. S’il manque un de ces trois mots, ce n’est plus du BDSM. Quand on ne pratique pas on peut se demander « comment ils peuvent aimer ça ? » «comment on peut aimer ressentir de la douleur ? » ou « comment aimer faire mal ?», « comment prendre son pied quand on se fait brûler avec de la cire de bougie ? ».

Alors, si vous vous posez toutes ces questions, c’est que :
a) vous êtes peut-être un curieux qui a envie d’essayer mais n’osez pas ?
b) le BDSM c’est clairement pas votre truc et on ne vous en voudra pas.
c) pour les bougies, il y a des bougies spéciales, en fonction de la cire, la température tout ça tout ça, tout est hyper bien calculé même si on ne dirait pas.

Si vous devez retenir une chose, c’est que si ce n’est pas votre truc, c’est le leur. Il n’y a pas de jugement ou de crainte à avoir. On ne choisit pas son orientation sexuelle, tout comme on ne choisit pas son attrait pour la domination ou la soumission. On a ça en nous ou on ne l’a pas.

Les soumis, hommes ou femmes, ont besoin d’exprimer leur soumission. De se soumettre à la gente masculine ou féminine. Être soumis ne signifie pas tout accepter. Chaque personne a ses limites, qu’elle souhaite ou non dépasser. Avant de se lancer dans une relation BDSM, soumis et dominants discutent des limites à ne pas franchir, et c’est pour cette raison que la confiance est importante dans une telle relation. Les Maîtres eux, aident les soumis à s’épanouir dans leur servitude.

Une relation BDSM n’inclut pas forcément de rapports sexuels entre dominants et soumis. C’est aussi, voire avant tout, une relation cérébrale. Une question de dépassement de soi et de lâcher prise. Il n’y a pas de jugement dans le monde BDSM. Chacun est libre d’être qui il est vraiment et d’exprimer librement ses fantasmes, même les plus inavouables. Chaque adepte du BDSM (ou fétichiste) est différent. Comme chaque être humain. Tous les membres de la communauté ne partagent pas les mêmes fantasmes. Certains aime le soft, d’autres le hard, qu’on soit dominant ou soumis. C’est pourquoi il est primordial de bien faire connaissance avec la personne avant d’entamer une relation. S’assurer que tout le monde est bien sur la même longueur d’onde. Par exemple, on ne se rendra pas dans le donjon d’un homme qu’on ne connaît pas pour le premier rendez-vous, on ira boire un verre dans un lieu public d’abord.

Maintenant que nous avons posé que le BDSM n’est pas malsain, abordons le style de vie.

Le BDSM comme philosophie ou style de vie.

Il y a ceux qui ont ça en eux et ceux qui tombent dedans un peu par hasard (ou qui avaient ça en eux mais ne le savaient pas). Je m’explique. Il peut arriver que dans un couple, un des deux partenaires ose exprimer ses fantasmes. Je dis « ose » parce que ce n’est pas forcément un sujet qui vient naturellement sur la table, surtout quand on est fétichiste des culottes souillées ou qu’on est un homme hétéro qui a envie de se faire sodomiser par sa femme. Donc, un des partenaires (on va dire l’homme), ose parler à sa femme de ses fantasmes sadomasochistes. La femme, amoureuse, plutôt sympa et compréhensive va accepter de satisfaire son mari. Mais comme ce n’est pas à son initiative va peut-être tâtonner au début (si vous êtes dans ce cas, ne vous inquiétez pas on a tous été des débutants un jour). Donc l’homme exprime son désir d’être soumis, la femme n’est pas encore une Maîtresse dominatrice mais joue le jeu, se renseigne, apprend, puis petit à petit y prend goût (je vous donne la version optimiste du début de relation mais on est d’accord que tout ne se passe pas toujours comme ça). Au début ce couple commence par quelques modifications dans leurs ébats en incluant des accessoires, puis de vraies séances, puis cela peut s’étendre jusqu’au style de vie. Cela ne veut pas dire qu’ils enfilent leur tenue en latex et leur cagoule en rentrant du boulot, cela veut dire que la femme tient son rôle de dominatrice, même en dehors des ébats. Le mari peut donc vivre pleinement son désir de soumission et satisfaire sa femme. Femme qui va apprendre à donner des ordres à son mari et assumer ses désirs Et ce n’est donc plus purement sexuel ou pour faire plaisir à son homme puisqu’elle peut ordonner un massage des pieds, ou ordonner à son mari de s’occuper des tâches ménagères (j’en vois déjà à qui ça donne des idées…).

Tout ça pour imager que le BDSM n’est pas quelque chose d’obscur ou de malsain. Qu’une relation Domination/soumission est basée sur le respect et l’écoute. Que le dominant ne fait pas ce qu’il veut et le soumis n’accepte pas tout. Et que vous connaissez peut-être un couple, bien sous tout rapport, adepte du BDSM et vous ne vous en doutez pas une seconde.

Et vous, quelle est votre vision du BDSM ?

2 réflexions sur “Ma vision du BDSM”

  1. Bonjour, un article très instructif que celui-ci. Il y a aussi, pour les nouveaux venus comme moi dans cet univers, un problème lorsque l’on est célibataire… Trouver une partenaire (dans mon cas) relève des jeux olympiques, car sur les sites de rencontre bdsm les soumis(es) préfère un(e) dominant/dominatrice expérimenté(e).

  2. Bonjour, J’ai lut votre article avec énormement d’attention, c’était très agréable et instructif. Merci, je visterai régulièrement votre site pour y trouver de l’inspiration.

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