Comment les autorités chinoises censurent la communauté BDSM

En Chine, et particulièrement à Shangaï, une petite communauté d’amateurs de bondage essaye de sortir de l’ombre malgré la censure.
En effet, les autorités chinoises ont supprimé des forums de discussions sur les réseaux sociaux, ont retiré des articles des sites d’information évoquant le bondage et ont même annulé certaines conventions.

« La libération sexuelle ne cesse de gagner du terrain, mais leur gouvernement conservateur et autoritaire voit encore d’un mauvais œil la liberté d’expression sexuelle et les communautés marginales ».
Source : Slate

Certains meneurs tentent de faire vivre cette communauté au grand jour et de sortir les fétichistes et adeptes du bondage de leur sous sol ou de leur manoir. C’est le cas de Huahua qui anime des ateliers de bondage pour débutants.
Parmi les participants aux ateliers, on retrouve des adeptes confirmés du BDSM, mais aussi des artistes attirés par l’art des cordes et le côté esthétique du Shibari.
Les participants désirant seulement pimenter leur vie sexuelle ne se rendent généralement qu’à un ou deux ateliers et repartent mettre en pratique leurs connaissances dans leur chambre à coucher.

Pour les adeptes du BDSM, Huahua essaye de mettre en place des rendez-vous plus réguliers afin de souder et faire grandir cette communauté.

Afin d’éviter la censure des autorités chinoises, Huahua place l’art des cordes et le côté artistique au premier plan. Pour sa communication elle n’utilise que des illustrations conceptuelles et non explicite.

C’est également le cas de Davide, un Italien qui a créé le projet Tie Up ! et réunit sa communauté dans un bar lesbien au centre ville de Shangaï pour des ateliers de bondage.
Ces ateliers remportent un franc succès puisqu’en août 2018 ils étaient 200 à participer à l’événement. Pour communiquer avec les membres il a créé un groupe de discussion, qui compte environ 400 personnes.
Ce succès n’a malheureusement pas duré, car fin 2018 le groupe de Davide était visé par les autorités. Selon lui, un des membres de son groupe de discussion l’aurait dénoncé pour contenu obscène.
Le bar lesbien qui les accueillait a également subi une descente de police la même semaine.

Même si les ateliers de Davide sont non érotique, la police déconseille d’accueillir de nouveau ce type d’événement, car toute personne reconnue coupable d’avoir « assemblé une foule à fin d’activités obscène » risque une peine de prison allant jusqu’à 5 ans.

Davide est resté en retrait pendant un temps puis a fini par reprendre ses ateliers. Sa communauté l’attendait sagement pour reprendre. Malgré le succès remporté par les ateliers, personne n’avait essayé prendre sa place. Car, même s’il est plus facile pour un chinois d’entreprendre ce genre d’activité, (pas de problème de visa ou de barrière de langage), la peine encourue est trop grande, et le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Davide quant à lui, étant étranger, il ne risque que la révocation de son visa professionnel.

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